Quittons Arinthod quelques instants, mais sans nous éloigner beaucoup. Voici sur cette carte du début du XXe siècle, une vue de la cascade de la Quinquenoille (ou Quinquenouille). Celle-ci se trouve sur la commune de Chatonnay à une poignée de kilomètres. Son nom viendrait du grand stalagmite que l'on peut découvrir à sa base en forme de quenouille. Ce sont les gorges du Dard, petit ruisseau qui passe sous le pont médieval de la Pie du Dard, qui forme cette jolie cascade. Je ne peux que vous conseiller cette petite promenade....

pour voir une vue de la cascade en avril 2009, cliquez ici

Voici une autre carte postale nous montrant une vue aérienne de la cascade de la Quinquenoille. Elle fut postée en avril 1903. Quel magnifique paysage !!!

une vue de la cascade photographiée en avril 2009,

Preuve que la promenade jusqu'à la cascade de la Quinquenoille ne nécessite pas de qualité athlétique exceptionnelle, sur cette carte postale postée à Arinthod le 15 mai 1908 on peut voir 2 femmes élégantes, en robe longue, qui posent sourire aux lèvres au bord de l'eau.

une photographie de la cascade prise en avril 2009,

Nous voici maintenant quasiment sous une cascade avec cette carte postale écrite en septembre 1928. Sans certitude, je ne pense pas qu'il puisse à nouveau s'agir de la cascade de la Quinquenouille située sur la commune de Chatonnay. Par contre, je me suis laissé dire qu'il existait également une petite cascade du côté de Saint Hymetière. Est ce que ce serait-elle? Si vous avez des infos à me fournir, d'avance merci........

Et oui, je me dois d'avouer mes lacunes: je connais bien mal les alentours d'Arinthod et n'étant pas sur place, il me faudra patienter avant de découvrir certains sites du coin. A Pâques, j'ai découvert la cascade de la Quinquenouille et revu avec plaisir la tour de Dramelay......
Qui me proposera une balade cet été à la découverte de cette grotte devant laquelle deux paysannes posaient, une fourche à la main, sur cette carte postale postée en septembre 1923, et dont j'ignore tout? Serait ce la fameuse Caborne du Boeuf située à Saint Hymetière dont j'ai entendu parler? Allez, j'attends vos infos pour refaire une présentation plus détaillée de cette carte...

Tant qu'à faire, puisque j'en suis aux cartes postales énigmatiques, en voici une autre qui doit dater de la fin des années 1940 ou du tout début des années 1950: au dos, le tampon de la Poste n'est pas lisible, mais cette carte est affranchie avec un timbre de 5 francs Marianne de Gandon, les philatélistes comprendront...
Elle représente donc 2 personnages installés sur la Roche de Bouan. J'ai eu beau chercher dans toute ma documentation, utiliser tous les moteurs de recherche d'internet, je n'ai rien trouvé au sujet de cette fameuse Roche de Bouan...
Alors si vous vous savez 8) .......

Notre promenade dans l'Arinthod de la première moitié du XXe siècle est terminée mais avant de passer à la partie "moderne", des années 1950 à 2000, je me dois de vous proposer quelques cartes des villages avoisinants car certains recèlent des sites tout à fait remarquables. Ainsi, à Valfin sur Valouse, à environ 6 kilomètres d'Arinthod, on peut découvrir sur la pointe d'une montagne escarpée, au sud du village, un château. Sans doute s'agit-il de celui-ci sur cette carte qui doit dater des années 1910. Ce château, privé, est très ancien: il aurait en fait été à l'origine en 894 un monastère, composé d'un lourd donjon carré aux angles duquel se trouvaient 4 tours avec mâchicoulis. Au XIVe siècle il fut la résidence de Jean de la Beaume, maréchal de France. Ce château a subi des modifications importantes au fil des ans (donjon du 13e, bâtiments du 16e ...). Dans les années 1950, il fut aménagé en colonie de vacances pour les enfants d'Argenteuil.

Mais si l'on parle château, le plus beau assurément, c'est celui de Cornod, à une douzaine de kilomètres d'Arinthod, comme le montre cette carte postale postée le 17 août 1906.
Ce château a t-il été vendu récemment ou est il actuellement en vente? En tous cas on trouve sur le net des annonces immobilières le concernant qui le décrivent ainsi: Certainement une des plus belles restaurations d'Europe. A l'origine, au XIIIeme siècle, ce château fort avec donjon et tours etait entouré d'un large fossé alimenté par deux sources. L'accès etait alors assuré grâce à deux pont-levis. En 1875 le château est alors racheté par un riche industriel qui le restaurera, lui donnant son style renaissance affirmé. Le prix de la meilleure restauration de France lui sera alors attribué... 7500 m² pour la modique somme de 51 millions d'euros....

Vous pourrez retrouver toutes les grandes dates de la Baronnie de Cornod sur Wikipédia.

Les beaux châteaux ne manquent pas dans le canton d'Arinthod. Après celui de Valfin sur Valouse et celui de Cornod, voici celui de Marigna sur Valouse à environ 7 kilomètres du chef-lieu, sur cette carte postale ancienne postée à Arinthod le 14 septembre 1904.
Construit au XIVe siècle, il fut brulé partiellement en 1674 lors de la conquête française. Il fut restauré au cours des XVIIe et XVIIIe siècles (réfection de la façade et aménagement des terrasses et des jardins) et a conservé son magnifique et imposant donjon pentagonal. Il est inscrit aux Monuments Historiques et serait actuellement la propriété de la famille d'Estaing.

Le plus connu des châteaux près d'Arinthod est sans doute celui de Dramelay, à 5 kilomètres à peine, dont il ne subsiste.....que la fameuse tour, dont voici une image sur cette carte postale du début du XXe siècle.

- Le premier sieur de Dramelay dont on ait connaissance est Amédée de Dramelay dont on retrouve la trace vers 1044-1049. Son petit-fils, Onfroy, est seigneur de Dramelay vers 1087-1091 et est en relation avec le prieuré clunisien de Romainmotier.
- Bernard de Dramelay est Grand Maître du Temple en 1153, il meurt au siège d'Ascalon en Palestine, en 1154.
- Hugues de Dramelay est connétable du comté de Bourgogne en 1173, il est le père de Hugues II qui est seigneur de Dramelay de 1189 à 1217. Son fils, est chassé de son château, sans doute pour fait de guerre vers 1240. Le château devient alors possession du Comte de Chalon.
- Un autre Dramelay illustre est Gui, qui en 1209 participe à la conquête du Péloponèse. Sa descendance va ainsi avoir la possession d'une dizaine de châteaux en Grèce. L e souvenir de cette domination subsiste encore dans les ruines du château de Trémola, près de Calavrita. A cette époque, les Dramelay sont une famille des plus importantes. Ils possèdent, outre leurs fiefs en Grèce, pas moins de 34 châteaux en Franche Comté et l'un des leurs, Amédée de Dramelay, est archevêque de Besançon (il semble que ce soit lui qui ait fait construire l'église - aujourd'hui chapelle - qui se trouve en contrebas de la tour).
- En 1240, le fief de Dramelay passe sous la possession de Jean de Chalon. Les châteaux de Dramelay et Pimorin sont inféodés à Rodolfe de Courtenay en 1248, beau-frère de Jean de Chalon. En 1260, Jean de Chalon donne à son fils aîné Hugues, Comte Palatin de Bourgogne, ces fiefs et châteaux.
- Jean II de Chalon-Auxerre est seigneur de Dramelay de 1292 à 1361, puis le site passe à une branche cadette, les seigneurs de Châtel-Belin et enfin aux Chalon-Arlay, princes d'Orange.

La tour de Dramelay, ou ce qu'il en reste, date de la période où le fief appartenait à Rodolfe de Courtenay (1248-1271). Il semble que ce soit les troupes du roi Louis XI, à la fin du XVe siècle, lors de la guerre qui opposa la Franche Comté à la France, qui détruisirent le château. Seule subsiste la tour ... (d'après les panneaux posés sur le site par l'Adapemont).

Pour voir une vue de la tour de Dramelay, photographiée en avril 2009, cliquez ici

A 4 kilomètres à peine d'Arinthod, on peut découvrir l’église de Saint-Hymetière, un joyau de l’art roman dont vous pouvez apprécier le beauté sur cette carte postale du début du XXe siècle. Construite au 11ème siècle, elle est typique du 1er art roman méditerranéen. Son dôme, à la croisée du transept coiffe un clocher octogonal (clocher « comtois ») qui retient l'attention des amateurs d'architecture. L'influence méridionale se retrouve dans l'abside avec ses bandes lombardes typiques de l'art roman méditerranéen. A l'intérieur, la nef centrale est flanquée de bas-côtés et limitée par des piliers ronds et carrés, alors que l'abside, en cul de four, est fermée par cinq arcades.

Je vous invite maintenant à faire un saut dans le temps: après avoir visité Arinthod de long en large à travers plus d'une centaine de cartes postales de la première moitié du XXe siècle, principalement de 1900 à 1930 nous allons retrouver le village durant la seconde moitié du siècle grace à ce que les collectionneurs avertis nomment des cartes "semi-modernes". Nous commencerons par des cartes en noir et blanc, les plus anciennes, avant de continuer par quelques cartes en couleur.

La première carte de cette catégorie est une carte "souvenir" avec 7 vues différentes: une vue générale lointaine, la villa "Bon Accueil", 3 photos de la place avec l'église, la fontaine et la tour et 2 vues aériennes.

Voici une autre carte postale à vues multiples qui fut postée à Arinthod le 2 avril 1959. En haut à gauche, une vue aérienne de la place que nous retrouverons plus loin, en haut à droite une vue de la fontaine et de la tour depuis les arcades (notez, stationnée devant l'Economique, la magnifique Peugeot 203), en bas à droite, le pont sur la Valouse, au centre l'église et en bas à droite une vue des arcades et de la fontaine. Vous aurez reconnu en haut le blason franc-comtois "d'azur semé de billettes d'or au lion du même, armé et lampassé de gueules jaune".

Voici une carte postale représentant l'église, la place et la fontaine d'Arinthod qui fut postée le 15 septembre 1953. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y avait pas beucoup d'animation ce jour là: il n'est pourtant que midi moins le quart. Sur la droite, on voit clairement un panneau indiquant la Société Economique d'Alimentation, épicerie qui jouxtait un magasin de chaussures.

Il est plus de 4 heures de l'après midi et il n'y a pas plus d'animation sur la place d'Arinthod représentée sur cette carte postale postée le 4 avril 1960. Sur la droite, on voit à nouveau le panneau de la Société Economique d'Alimentation. Seulement visible à la loupe, on peut apercevoir l'enseigne de la boulangerie-confiserie R.Boutin située sous une arcade, à gauche.

Voici à présent une très belle carte aérienne de la place centrale d'Arinthod. On peut y admirer, vus d'avion, l'église, la fontaine, la tour, les arcades, les toits...et près de la fontaine, 3 automobiles stationnées: une Citroën Traction, une Renault 4CV et vraisemblablement une Peugeot 203, en partie masquée.

Nous sommes à la fin des années 60. L'automobile est entrée dans la vie quotidienne des Français. La télévision également, et en 1967, c'est la couleur qui débarque sur la 2e chaîne de l'ORTF même si à l'époque seulement  1 500 téléviseurs couleurs sont en service. La jeune demoiselle qui a écrit cette carte était d'ailleurs une fidèle téléspectatrice de l'émission Jeudimage (à l'époque le jour de repos des écoliers, c'était le jeudi et pas le mercredi), où Minizup et Matouvu, marionnettes à fil créées par le dessinateur Barberousse, coprésentaient en direct en compagnie du jeune et charmant Michel Drhey, puisqu'elle répondait à un jeu de cette émission..... J'espère qu'elle a gagné .... il faudrait le lui demander.....

Cette jeune demoiselle habitait aux HLM à Arinthod: si vous connaissez une certaine Catherine Mottet, invitez là à visiter cette page, elle aura la surprise de retrouver une carte qu'elle a écrite il y a 42 ans....

Nous retrouvons une vue aérienne presque similaire à la précédente, avec l'église, la place et les maisons à arcades mais cette carte est plus vieille d'une quinzaine d'années puisqu'elle fut écrite en mai 1953. N'hésitez pas à jouer au jeu des 7 différences.....

Atterrissons en douceur sur la place d'Arinthod avec cette carte postale qui doit dater des années 1960. A gauche, sous la première arcade, une auto est stationnée: j'ai beau cherché, je ne vois pas de quel modèle il peut s'agir. Peut être une Simca Aronde? Sous la 3e arcade, on devait pouvoir acheter son journal puisqu'on peut voir un panneau du quotidien "le Progrès". Sur la droite, on peut apercevoir une superbe Citroën Traction, avec une galerie sur le toit, stationnée devant le TUB Citroën de l'Economique, en grande partie masqué. Notons juste que tout au fond de la rue de gauche, il y avait un magasin d'électricité dont on peut voir, à la loupe, l'enseigne.

Nous restons sur la place de l'église à Arinthod sur cette magnifique carte postale en noir et blanc postée dans les années 1960. Devant l'église, on peut voir beaucoup d'enfants, bien habillés. Sommes nous tombés un jour de communion? Et que de voitures sur la place ce matin: en face une vieille Traction Citroën (immatriculation  201 L 39 datant de 1951) avec derrière une belle Renault 4 CV. A droite au premier plan, 2 "deudeuches" (immatriculation en BD 39 datant de 1956 pour la première). Plus loin, on peut voir une autre Traction et on devine le TUB Citroën de l'Economique. Sur le côté, on peut encore voir l'enseigne d'un magasin de chaussures ainsi qu'un panneau "interdit de garer sous les arcades" ...

Pour connaitre la date d'immatriculation d'un véhicule, un site formidable: sfpi2 (Site Francophone des Plaques d'Immatriculation).

Aucun doute, la photo de cette carte postale a été prise quelques instants avant ou après la précédente: on retrouve toutes les belles automobiles, la Citroën Traction devant l'Economique, peut être une Simca Aronde devant le magasin de chaussures, la 4 CV et les 2 jolies 2 CV derrière la fontaine. On notera que l'Hôtel de la Tour s'appelait alors l'Hôtel du Commerce et on trouvait juste en face une Epicerie Jurassienne. Avec l'Economique et les Docks Lyonnais, il y avait donc pas moins de 3 épiceries sur la place centrale d'Arinthod dans les années 1960. Juste à côté de l'Epicerie Jurassienne se trouvait l'agence de la Banque Populaire du Jura dont on peut voir, à la loupe, l'enseigne et devant laquelle est stationnée une autre 2 CV.