Montons en pèlerinage jusqu'à la statue du Sacré-Coeur, sur la colline de l'Uf....avec cette carte postée à Arinthod le 22 août 1922. Le Sacré-Coeur fut inauguré le 11 juin 1915. Il existe d'ailleurs plusieurs cartes postales de cette journée réalisées d'après les clichés photographiques de la maison L.Demay de Lons le Saunier que je ne possède malheureusement pas encore dans ma collection.
Voici un extrait du livre "Histoire d'Arinthod pendant la grande guerre 1914-1918" écrit à l'époque par le curé doyen Ch. Meynier:
Au moment de partir pour le front, plusieurs pères de famille m'avaient exprimé le désir de voir Arinthod faire quelque chose, pour attirer une spéciale bénédiction de Dieu sur la paroisse. Bientôt les personnes pieuses rappelèrent les voeux faits autrefois en bien des lieux dans les grandes calamités. On citait notamment ce qu'on avait vu en 1870.
Emu de sentiments religieux, si conformes à mes propres pensées, afin de répondre à l'attente publique et pour jeter une grande espérance aux coeurs de mes paroissiens, je fis, le 1er dimanche après la mobilisation, le sermon suivant, que je trouve rapporté dans le bulletin paroissial de septembre 1914.
" Le 9 août, à la fin du sermon impressionnant où il avait donné les motifs de la résolution qu'on allait prendre publiquement au pied de l'autel, M. le Curé fit la prière suivante:
Seigneur, nous traversons des jours amers. La plupart de nos chers paroissiens sont allés défendre la France envahie. Ils sont partis fièrement et sans peur; mais ils sont exposés à de nombreux périls. Protégez-les, Seigneur; ramenez-les sains et saufs et victorieux.
Vous, qu'on nomme le Dieu des armées, qui avez si souvent sauvé notre bien-aimée patrie, ayez pitié de la France, soyez propice à ceux des nôtres, qui sont aujourd'hui sous les drapeaux. Protégez aussi ceux qui restent, ces pauvres mères et ces chers enfants, qui souffrent tant et prient si bien.
Nous nous mettons, Seigneur, sous votre puissante protection et pour preuve de notre confiance et de notre amour, nous promettons d'ériger sur la plus belle colline d'Arinthod, un monument digne de vous, une magnifique statue du Sacré Coeur, qu'on verra de très loin et qu'on saluera avec une infinie reconnaissance en murmurant tout bas: voilà l'image bénie du divin Coeur qui nous a si bien protégés. Et moi, pasteur de cette paroisse, je promets devant tout ce pieux auditoire, de travailler sans relâche à réaliser ce voeu et à trouver les ressources qui devront s'élever au moins à 2.000 fr."
Avant de descendre de chaire, M.le Curé pria l'assistance de faire le même voeu de vive voix. Tous promirent, à l'instant, sans hésiter.