Voici une autre carte postale, sensiblement identique à la précédente, représentant la mairie et l'école. Elle fut postée à Arinthod le 16 juillet 1910. Devant le photographe, 2 jeunes enfants se sont fièrement accrochés aux grilles. Notez sous le balcon l'inscription "Justice de Paix" qui était à l'époque une institution juridique de proximité que l'on trouvait dans chaque canton. En dessous, une date: 1885. Serait ce l'année de construction du batiment?

le batiment en 2009,       

Continuons notre promenade dans le Arinthod d'antan. Voici le bureau de poste sur cette carte qui date des années 1935, la poste ou plutôt le bureau des P.T.T., Poste, Télégraphe et Téléphone (et pas Petit Travail Tranquille, petit clin d'oeil à mes collègues postiers). Le batiment est grand et sans doute que l'étage servait de logement de fonction au receveur. Devant, un grand véhicule est stationné: comme ça on dirait une Renault Vivaquatre commerciale mais j'attends que les spécialistes me donnent leur opinion. Peut être s'agit-il du véhicule de la P.A.R., Poste Automobile Rurale, créée en 1927. Près de l'entrée, un vélo, peut être celui d'un facteur. Devant, une femme, très belle avec son chapeau, se promène avec ses filles qui rivalisent d'élégance avec leur maman. Sur les murs de la poste, 2 panneaux directionnels: en prenant la route à droite, vous irez à Saint Amour qui est à 33km mais si vous continuez tout droit, Nantua est à 36km.

Voici une autre carte postale de la poste d'Arinthod datant de la même période puisque postée en septembre 1934. Le destinataire était... monsieur Fumey, facteur des P.T.T. à Saint Lupicin.
Imaginez vous que presque toutes les cartes que je vous ai présentées jusqu'à présent sont parties de ce bureau de poste...

une photo du batiment en 2009,             

Nous restons encore près de la poste d'Arinthod sur cette carte postale qui doit dater des années 1920. Sur celle-ci, on voit bien le panneau indiquant St Amour à 33km: il devait falloir un bon moment pour faire tout ce chemin avec les voitures de l'époque et sur les routes sinueuses. Notez que si jusque là, un simple certificat de capacité suffisait, le permis de conduire fut créé le 31 décembre 1922.
J'en profite pour conseiller à tous les amoureux de la vieille voiture un site exceptionnel retraçant toute l'histoire automobile, marque par marque, année après année de 1920 à 1929, ça manque d'image mais que d'infos !!! De quoi se faire une idée des voitures qui circulaient dans nos villes et nos campagnes il y a près d'un siècle.

Restons encore quelques instants près de la poste d'Arinthod avec cette carte datée du 31 décembre 1921. Devant la poste, près d'une douzaine de facteurs sont prêts à enfourcher leur bicyclette et à partir en tournée. Serait ce une Citroën 5HP qui s'est arrêtée sur le bord de la route? J'attends l'avis des spécialistes...En tous cas ses 3 charmantes occupantes se sont retournées pour être certaines d'être sur la photo. Au fond, apparait la villa "Bon Accueil" que l'on retrouvera sur d'autres cartes prochainement

Restons encore près du bureau de poste d'Arinthod sur cette carte postée le 8 juillet 1911. Devant la porte, 2 femmes discutent. L'expéditeur a fait une petite flèche à côté de l'une d'elles, peut être pour indiquer à son destinataire que c'est elle qui est sur la photo. A droite de la poste, une maman surveille ses 2 petites filles sagement assises sur le muret. Plus à droite, on retrouve la villa Bon Accueil (notez l'erreur dans la légende de la carte, acceuil au lieu de accueil).
La route est en piteux état. Il est vrai que nous sommes en 1911 et que la circulation automobile était encore rare. En 1910, moins de 45000 automobiles circulaient sur l'ensemble de l'hexagone et on peut aisément imaginer qu'on en voyait encore peu dans les campagnes. En comparaison, d'après les statistiques du ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, il y avait plus de 31 millions de véhicules de moins de 15 ans en circulation en France en 2007...
Et pour tout savoir sur les automobiles entre 1910 et 1919, une seule adresse: le site de Philippe B. de l'Arc.

Voici une dernière carte postale de la poste d'Arinthod, postée le 18 juillet 1912. Devant la porte d'entrée, un facteur pose pour le photographe: mais qu'a t-il donc fait de son vélo? En 1910, il y avait près de 23000 facteurs dans toute la France (aujourd'hui, on en compte 84000). Notez au dessus de la porte d'entrée l'inscription Caisse d'Epargne Postale. C'est en 1881 qu'est ouverte la « Caisse d'Epargne publique sous la garantie de l'Etat », placée sous l'autorité du ministre des Postes et Télégraphes. En 1882, deux cents mille livrets sont ouverts, six millions en 1909...

Nous restons non loin de la poste de l'époque avec cette carte postale datant des environs de 1910 représentant l'avenue du faubourg de la poste. Nous ne sommes pas loin en fait de ce qui fut l'emplacement des fossés qui entouraient au XVe siècle le chateau d'Arinthod, chateau détruit par les troupes de Louis XI en 1477-79. Sur cet emplacement, les habitants d'Arinthod aménagèrent des jardins. C'est sans doute là que se rendent les personnages qui animent cette carte: à gauche, un homme pousse une sorte de diable. A droite, un vieil homme porte une faux sur son épaule. Il semble par contre que ces dames apportent le casse-croute à leurs maris: regardez celle du fond, large chapeau sur la tête, elle porte dans sa main droite une bouteille qui devait certainement être une bonne vieille bouteille de gros rouge qui accompagnera à merveille le pain et le saucisson ! De quoi redonner de l'énergie...

Voici une carte qui n'a pas voyagé mais doit dater des années 1940. Elle représente "un vieux coin près de la poste" à Arinthod.

Nous l'avons vue au loin, derrière la poste. La voici en gros plan la villa "Bon Accueil" sur cette carte postale postée à Arinthod le 26 septembre 1903. Une bien belle demeure qui faisait déjà rêver il y a plus d'un siècle puisque André, l'expéditeur écrit ces quelques mots à son ami Maurice qui habite à Alfortville: "Cher Maurice, voilà la maison de vos rêves, en attendant d'en être le seigneur et maitre ..."
A partir des années 1960-1970 cette villa servira de colonie pour des enfants de la Croix Rouge qui pouvaient ainsi venir respirer l'air pur de la Petite Montagne jurassienne.

Nous restons quelques instants sur la route qui mène à la belle et fastueuse villa Bon Accueil sur cette carte postée à Arinthod le 16 mars 1909 (et oui, presque 100 ans tout rond !). 2 jolies petites filles en robe posent timidement pour le photographe tandis qu'un petit garçon, béret sur la tête, patiente, assis sur le muret. Plus loin 2 hommes, look brigades du Tigre, discutent. Pour le look, normal on est en plein dans la période puisque "les Brigades régionales de police mobile (ou Brigades du Tigre) sont l'ancêtre de l'actuelle police judiciaire française. Elles ont été créées sur les conseils de Célestin Hennion (directeur de la Sûreté générale) par le Président du Conseil et ministre de l'intérieur Georges Clemenceau en 1907 afin d'avoir une police mobile" (source Wikipédia)
La villa est vraiment splendide et sur cette carte on peut imaginer la taille du jardin attenant et voir la petite grille d'entrée que jouxte une dépendance. Quasi invisible (mais moi j'ai une loupe !) on aperçoit une jeune femme qui prend l'air sur le balcon de droite au 2e étage.

Quelques années ont passé entre cette carte et les précédentes puisqu'elle a été postée le 23 août 1927. Si la Villa n'a guère changé, on remarque aisément: que les arbres devant le batiment ont bien grandi.

la Villa photographiée en 2009,            

Faisons un petit détour par ce qui était à l'époque la gendarmerie nationale d'Arinthod avec cette carte postée en 1909. Un jeune homme, chapeau sur la tête nous accueille tandis qu'il y a plusieurs personnes aux fenêtres de la gendarmerie pour regarder le photographe, notamment une petite fille. Devant la porte, ce gendarme n'était pas en service si l'on en croit sa tenue plutôt décontractée. Tout au fond de la rue, on aperçoit une écurie. Derrière le jeune homme, un tas de bois, habituel dans les rues de l'époque et sur le côté, devant la porte ouverte tout à droite...un poulet (un vrai avec des plumes !).
C'est aujourd'hui un batiment d'habitation, rue de la Portelle...

le batiment de l'ancienne gendarmerie en 2009 

Sensiblement la même vue que sur la précédente avec cette carte postale postée à Arinthod en juillet 1947 où l'on voit à nouveau le batiment qui abritait la gendarmerie nationale. Méfiance néanmoins, la photo ne date pas forcément de l'après-guerre car il semble que durant cette période, on ait utilisé de vieux clichés.
Le soleil tapait fort ce jour là: les volets sont fermés pour préserver un peu de fraîcheur. Au milieu de la route, des enfants sont assis, tandis que 4 autres, sur le trottoir, surveillent le photographe.

la même rue photographiée en 2009,         

Après avoir continué notre chemin après être passé devant la gendarmerie, nous avons pris à droite devant l'écurie et nous voici dans la rue de la gare (devenue aujourd'hui, la rue des tilleuls) sur cette carte postée à Arinthod le 22 août 1922. Au fond, on aperçoit une partie de l'enseigne du restaurant du tramway (aujourd'hui le café bar brasserie Grand) et juste à côté une enseigne "Mathon" à côté de l'échelle. Sur la gauche, les voyageurs épuisés de leur long périple en train pouvaient faire une pause et se désaltérer au Café Comptoir Terminus, Vins & Spiritueux. Devant ce café, on trouve pêle mêle une pelle, des caisses, des chaises, un diable, des tonneaux... Au milieu de la rue, plusieurs personnes posent patiemment ...

cette même rue photographiée en 2009,         

Comme vous pouvez le voir sur cette carte postée en janvier 1923, Arinthod avait sa gare au début du XXe siècle. Précisément, c'est le 30 juin 1901 que le tronçon de la ligne de chemin de fer menant d'Orgelet à Arinthod fut ouvert à l'exploitation, l'inauguration officielle ayant eu lieu le 7 juillet 1901. Trois allers-retours journaliers étaient alors assurés entre la Bifurcation et Arinthod.
Sur le quai de la gare, il y avait du monde ce jour là: des femmes, des enfants, des militaires....

Le batiment qui abritait la gare a été détruit dans les années 80 je crois. Si quelqu'un peut me donner une date plus précise, merci d'avance....

A une époque où l'automobile était encore réservée à une minorité, l'arrivée du train dans les campagnes était un progrès essentiel. Pour un arinthodien, se rendre à Lons le Saunier n'était plus une expédition: il suffisait désormais d'un peu plus de 2 heures 30 pour s'y rendre, seulement !!!
La copie des horaires de 1914 de la ligne Lons le Saunier à Saint Claude et à Arinthod présentée ici est tirée du numéro spécial "les chemins de fer vicinaux du Jura" édité en 2005 par la Fédération des Amis des Chemins de Fer Secondaires et l'Union des Exploitants de Chemins de Fer Touristiques et de Musées dont le site internet est riche en informations et en photos. Je vous le conseille.

Le train entre en gare d'Arinthod sur cette carte postée en janvier 1910. Ce train à vapeur tiré par une locomotive du type 030T bicabine (machine-tender à trois essieux accouplés) avait belle allure, et son conducteur ne semble pas peu fier de sa machine. Dans un wagon, un homme et 2 petites filles ont aperçu le photographe. Sur le quai de la gare, il y a beaucoup d'animation, les voyageurs sont attendus. Outre la gare et son bâtiment pour les voyageurs (composé d'un simple rez de chaussé comprenant une salle d'attente et un local pour la vente des billets et l'enregistrement des bagages) auquel est accolé une halle-marchandises de grand modèle et un quai découvert, on peut voir sur la droite la remise à machine en bois et, juste à côté, un petit logement en brique qui était réservé aux agents de train....

Nous restons encore près de la gare d'Arinthod avec cette carte postée le 26 juillet 1913 et qui est sans conteste ma préférée.
D'abord pour son animation: sur le devant de la scène, un vieil homme que l'on croirait sorti d'un village mormon avec son chapeau et sa longue barbe blanche, pose avec bienveillance devant le photographe. Derrière lui, un jeune enfant a posé près de lui une bêche, trop grande pour lui, et un homme donne la main à son enfant. Tout au fond, plusieurs personnes discutent avec le chef de gare tandis qu'une jeune fille surveille bébé dans son landau. Pendant ce temps, 2 hommes s'affairent aux transbordement de bois de chauffage.
Mais si cette carte est aussi ma préférée, c'est qu'elle vient de loin: j'ai eu la chance de pouvoir l'acheter en mars 2006 sur un célèbre site de ventes aux enchères à un vendeur américain qui habitait Sevierville, une petite ville du Tennessee...

Voici une nouvelle carte de la gare d'Arinthod, datant d'après 1920. Attention, le train va bientôt partir... Au milieu, il semble que ce soit 2 gendarmes qui discutent tandis que des employés de la Compagnie Générale des Chemins de Fer Vicinaux s'agitent en bordure de quai.
Comme sur la première carte de la gare que je vous ai proposée, vous pouvez voir le batiment de la gare sous son aspect modifié. En effet, il avait été décidé en 1913 de munir tous les batiments pour voyageurs d'un logement pour le chef de gare. Les travaux, qui eurent lieu pendant la guerre, consistaient en l'allongement du batiment avec l'adjonction d'un étage et d'un escalier d'accès extérieur.